Petit Pays
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Réalisateur : |
Eric BARBIER | ||
Acteurs : |
Jean-Paul Rouve, Djibril Vancoppenolle, Dayla De Medina, ... | |||
Genre : |
Drame | |||
Durée : |
1 h 53 | |||
Date de sortie : |
28/08/2020 | |||
Titre original : |
Petit Pays | |||
Note "critique" : |
2,00 | |||
Classement 2020 |
13 / 48 |
Résumé : |
.O xx |
.O. Dans les années 1990, un petit garçon vit au Burundi avec son père, un entrepreneur français, sa mère rwandaise et sa petite soeur. Il passe son temps à faire les quatre cents coups avec ses copains de classe jusqu'à ce que la guerre civile éclate mettant une fin à l'innocence de son enfance. .O. |
Xavier |
.O. L'action est cette fois délocalisée dans le pays voisin, le Burundi, qui a visiblement été autant touché par les affrontements entre les Hutus et les Tutsis. Le point de vue des enfants est mis en avant et je m'attendais à ce qu'il constitue le coeur du film, qu'à travers eux on ressente cette impossibilité à prendre parti pour les uns ou pour les autres et donc la difficulté à voir la catastrophe arriver en pensant toujours que le bon sens prendra le dessus. Il y a dans le film quelques moments qui nous font ressentir cela, par exemple lorsqu'un des enfants se lance dans une diatribe contre les Tutsies ce qui laisse ses camarades pantois puis rigolard : répéter ce qu'on entend à la maison est une chose mais quand on joue tous ensemble depuis des années, comment comprendre ces querelles de clocher ? Évidemment les petits comme les grands seront rattrapés par la réalité et un ballon de foot ou un vélo volé peut mener à une chaîne d'évènement qui envenimera la situation mais que faut-il faire dans ce genre de situation ? Il y a les données économiques (l'entreprise du père), les données humaines (la famille de la mère) et les informations "officielles" (l'ambassade qui dit que tout va bien). Rentrer en France ? Prendre les armes ? Attendre en espérant que ça e calme ? Attaquer le premier pour ne pas être acculé ? Je n'ai toujours pas compris d'on venait exactement le conflit entre les Hutus et les Tutsis mais comme souvent dans une "révolution", il y a des problématiques d'argent, de qualité de vie non partagée et l'idée que lorsque la barque est trop lourde, elle se renverse et revient brutalement à la gueule de ceux qui "dominaient". Le récit souffre de quelques facilités que ce soit du côté de l'institutrice (d'abord bordélisée avant de devenir par l'opération du Saint-Esprit, la confidente qui prête des livres et permet au jeune homme de grandir) ou de l'oncle (la gestion de la fin des combats est à mon sens un peu trop vite expédiée) mais on ressent les divergences d'envie de vie dans le couple formé par Jean-Paul Rouve et Isabelle Kabano, on a le coeur qui se serre pour la mère mais aussi pour la petite gamine qui prend tout cela en pleine poire et ne peut rien faire. Bref, le film mérite d'être vu et le sujet reste toujours aussi sensible. Le point de vue apporté par Gaël Faye est intéressant et donne une fois de plus envie de mieux comprendre cette période ou la folie des hommes aura embrasé un "petit pays" avec une violence extrême. Comment vivre après tout cela, se relever, croire en l'avenir ? Il faut une sacrée force de caractère et comme à la fin de l'Apartheid en Afrique du Sud ou après les guerres mondiales, comment vivre avec son voisin quand on sait qu'il a commis les pires exactions ? Comment réconcilier un pays et avancer sans tout pardonner ? Là encore, il faut des femmes et des hommes forts mais on se dit que le jour où cela se fera avec des armes plus puissantes, l'homme réussira bien à se détruire tout seul avec la certitude qu'il aura montré qu'il était le plus fort plutôt que le plus intelligent (c'est joyeux d'écrire des critiques ciné le dimanche soir en automne... :-p ). |
Première : ¤ ¤ |
.O. Le réalisateur retranscrit par de jolies scènes les saveurs d’un paradis perdu et parvient à traduire l’écriture fine de Gaël Faye sur le quotidien à Bujumbura en authentiques moments d’Histoire où la banalité s’inscrit en pointillés. .O. |
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